Le point de vente physique est menacé, pris en tenaille entre deux révolutions. La première, celle de l’IA générative qui transforme le search. Fini les mots clés ! On recherche online exactement comme on le ferait en discutant avec un vendeur en boutique. La deuxième, les plateformes d’audience qui à l’image de TikTok Shop simplifient la vie du consommateur.
Face à cela, le magasin doit s’adapter, séduire encore et toujours. Pour cela, il peut compter sur son design. Le beau fait vendre mais aussi venir. Le commerce moderne est né avec les Grands Magasins et l’arrivée de l’électricité.
Key takeaways
TikTok Shop débarque en France le 1er avril. Et non, ce n’est pas un poisson d’avril, mais une véritable révolution dans le monde du commerce.
Ce n’est pas tant le potentiel de chiffre d’affaires qui marque un tournant, que la manière dont les consommateurs découvrent et s’inspirent. Aujourd’hui, l’exploration se fait en ligne, vidéo après vidéo, post après post, reléguant le point de vente à un rôle essentiellement transactionnel. A lui donc de se réinventer.
Le plaisir est sans doute l’axe le plus évident — et le plus ancien — de la transformation du commerce, comme en témoignaient déjà les Grands Magasins à la fin du XIXe siècle. Il ne s’agit plus simplement de créer des showrooms, mais de concevoir de véritables lieux de vie. Des espaces où l’on vient se poser, échanger, s’inspirer… sans obligation d’achat.
Les marques outdoor l’ont bien compris : elles multiplient les sorties running, les randonnées collectives. Tonton Outdoor, par exemple, a ouvert une boutique où l’on se sent comme à la maison. Et pour cause : ici, ce sont de vrais « tontons » et « tatas » qui vous accueillent, avec bienveillance et passion. L’expertise est là, mais c’est le merchandising qui crée la magie : moquette sur mesure, mise en scène soignée, tout invite à rester, à discuter, à vivre l’outdoor… avant même d’enfiler ses chaussures de trail.
Une proximité relationnelle… et physique. Le phénomène ne se limite pas à l’outdoor ou au bricolage. Dans l’automobile aussi, les marques réinvestissent le cœur des villes pour se rapprocher de leurs clients.
Cupra, Tesla, BYD, Cadillac… tous ouvrent des showrooms urbains, loin des zones périphériques traditionnelles. Une stratégie également adoptée par Renault avec rnlt, son espace dédié aux véhicules électriques — vitrine de la nouvelle R5, récemment élue voiture de l’année. Sans être révolutionnaire dans leur forme, l’espace à le mérite d’aller au devant de l’autmobiliste. une évolution majeure.
À l’image de Tonton Outdoor, Leroy Merlin Le Kiosque mise tout sur l’humain. Ici, ce ne sont pas des vendeurs, mais des ambassadeurs, selon la terminologie maison. Leur mission ? Être de véritables hommes et femmes à tout faire.
Dans ce format ultra-compact de 30 m² — à mille lieues des « big box » habituelles de l’enseigne —, l’expérience repose entièrement sur la proximité et l’utilité.
On y vient pour poser une question pratique : Comment installer un WC ? Où emprunter un escabeau pour changer une ampoule ? Comment organiser un déménagement dans le quartier ?
Parfois, on pousse la porte juste parce qu’on a reconnu le fameux triangle vert, pensant tomber sur un magasin classique. Quelle que soit la raison, l’ambassadeur a toujours une réponse. Et c’est précisément ce lien humain, cette capacité à rendre service, qui fait du point de vente un acteur-clé dans la construction de la préférence de marque.
En alliant plaisir et conseil, les marques donnent un nouveau rôle au magasin physique — bien au-delà de la simple transaction.
La marque de mode Asphalte, par exemple, vient d’ouvrir sa première boutique dans le Sentier. Et fait rare dans le secteur : la rentabilité au mètre carré n’est pas un critère de performance. Seule compte la satisfaction client. Normal : la marque fonctionne en précommande. Les produits sont à découvrir en ligne, puis fabriqués à la demande, livrés 8 à 12 semaines plus tard. Le magasin devient alors un espace de découverte, d’essayage, d’échange, sans pression d’achat immédiat.
Sur ce même créneau engagé, Loom pousse la logique encore plus loin avec une mode durable et assumée : acheter un pull devient un acte militant, un refus clair de la surconsommation.
Et l’engagement ne s’arrête pas à la mode. Dans l’alimentaire, DEMAIN redonne une seconde vie aux invendus des boulangeries. Pains, viennoiseries, pâtisseries sont collectés dans la nuit et revendus à 50 % du prix le lendemain. Une réponse simple et concrète au gaspillage alimentaire, qui permet au client d’acheter de la qualité… avec du sens.
Trois marques, trois engagements, un même constat : les modèles économiques évoluent. Et avec eux, la fonction même du commerce.
Penser le magasin de demain, imaginer de nouveaux business models, réinventer l’expérience client… tout cela est essentiel. Mais encore faut-il savoir démontrer, en interne, l’impact réel de ces expérimentations.
C’est tout l’enjeu de FDJ United, qui a choisi d’implanter son laboratoire d’innovation en plein cœur de Paris. Une fois la porte franchie, difficile d’imaginer qu’on entre dans un « lab » : Le Hasard est avant tout un bistrot de quartier. On y vient déjeuner, regarder un match, écouter un concert… ou jouer à l’EuroMillions autour d’un café Banco.
Derrière cette façade conviviale se cache un dispositif ultra-précis : une quinzaine d’innovations sont testées, observées, mesurées dans les moindres détails.
Objectif : produire de la preuve, des données, du concret. De quoi convaincre les 30 000 buralistes du réseau que l’innovation n’est pas qu’une idée séduisante — mais un levier tangible de performance et d’attractivité.