Troubles de la concentration, oublis répétés d’événements récents, désorientation dans le temps ou l’espace, perte d’intérêt pour des activités autrefois appréciées, sautes d’humeur de plus en plus fréquentes… Peu à peu, les signes s’accumulent, et une réalité douloureuse s’impose : votre père est atteint de la maladie d’Alzheimer.
Aujourd’hui, aucun traitement ne permet encore de guérir cette maladie. Les médicaments disponibles visent seulement à en ralentir la progression. D’où l’importance des approches complémentaires, comme la thérapie de réminiscence, ou reminiscence therapy. Son principe : plonger le patient dans ses souvenirs afin de raviver les émotions positives liées à son passé, renforcer sa réserve cognitive et, ainsi, ralentir son déclin cognitif tout en améliorant son bien-être émotionnel. Problème, cette thérapie demande du temps, de l’énergie, et une implication constante des proches comme des soignants — une charge souvent difficile à maintenir sur la durée.
C’est là qu’intervient bAIgrapher. Son ambition : préserver les souvenirs de votre père en lui rédigeant sa propre biographie, façonnée à partir de sa mémoire et de celles de ses proches. Dans un premier temps, votre père commence par répondre à une série de questions sur sa vie, ses expériences et ses préférences. Ensuite, c’est à votre tour : avec sa famille et ses amis, vous partagez souvenirs, photos, vidéos pour enrichir et compléter son histoire.
À partir de ces témoignages, bAIgrapher, entraîné sur plus de 400 biographies, rédige sa propre biographie. Restituée sous forme de livre papier, podcast ou vidéo, elle permet à votre père de se reconnecter quotidiennement à son histoire, tout en vous offrant l’opportunité de partager ensemble des instants précieux, à l’abri du temps et de la maladie.
Décryptage
L’intérêt d’utiliser l’IA dans la recherche thérapeutique n’est plus à démontrer. Dans les laboratoires et universités du monde entier, les chercheurs exploitent cette technologie pour percer les mystères neurologiques de la maladie. Dans l’attente de pouvoir modéliser les facteurs de risque et, à terme, trouver un traitement, bAIgrapher complète la lutte en remettant l’humain au centre et la mémoire au cœur du soin.
On parle souvent du grand remplacement de l’homme par l’IA, ou de la menace qu’elle représenterait. Ici, l’IA ne remplace pas les personnes : elle révèle à quel point elles sont irremplaçables. L’objectif : aider chacun à ne pas être défini par la maladie, mais par son histoire.
bAIgrapher est un LLM, ou Large Language Model. Mais ses fondateurs préfèrent le présenter comme un Large Listening Model, dont la mission est de produire un résultat à partir d’un ensemble très spécifique d’entrées — les réponses des patients et de leurs familles à des questions prédéterminées — plutôt que de parcourir l’internet pour générer de nouvelles informations. Elle cherche à comprendre, reformuler et révéler le sens profond de ce qu’une personne exprime, avant même de générer une réponse. Plutôt que de parler pour elle-même, elle écoute et fait parler l’autre. Une approche plus humaine et introspective de l’IA : moins intelligence générative qu’intelligence compréhensive.
