Shoptalk Europe revient Ă Barcelone pour sa 5ᵉ Ă©dition europĂ©enne. Encore mĂ©connu des enseignes françaises, l’Ă©vĂ©nement gagne en importance chaque annĂ©e. En 2025, ce sont 4 200 participants venus de plus de 60 pays qui se sont retrouvĂ©s sous le soleil de Catalogne.
Leur programme ? Assister à des plénières et keynotes animés par 176 speakers de haut niveau, répartis sur les 5 scènes de l’événement. Une fois ces présentations terminées, cap sur les meetups. 25 000 speed datings de 15 minutes ont été organisé pour échanger avec ses pairs ou des partenaires technologiques. Et pour compléter l’expérience, un espace d’exposition met en lumière startups et solutions technologiques innovantes.
Un rendez-vous incontournable, riche en enseignements !
Key takeaways
En mai, l’ONU annonçait que le réchauffement climatique va  dépasser le seuil de +1,5 °C dès 2029. L’alarme est sonnée. Pourtant, entre les intentions affichées et les comportements réels, le fossé persiste. Oui, les consommateurs plébiscitent la lutte contre le changement climatique… sur le papier. Mais dans les actes, les priorités sont ailleurs.
Un espoir demeure : que la RSE soit rentable. Et certaines enseignes en font la démonstration. Au Royaume-Uni, Currys a ouvert une usine de reconditionnement de 46 000 m², employant 1 000 réparateurs. L’économie circulaire y devient un levier de business à part entière : « The Resale Economy isn’t a hobby. It’s a business. »
Dans les allées de Shoptalk Europe, une expression s’impose : Unified Commerce. Derrière ce terme, une réalité : les canaux de vente convergent, les parcours clients se fragmentent, et le digital infuse partout.
Tendam réalise déjà 25 % de son chiffre d’affaires en magasin physique via des interactions digitales. H&M a présenté le fonctionnement de son magasin new-yorkais de SoHo, piloté par RFID et l’IA et connecté à son écosystème mondial. Objectif : ajuster l’offre en temps réel, coller aux tendances et garantir la disponibilité.
Des acteurs comme Fabric vont plus loin. Grâce au Digital Market Act, ils rĂ©cupèrent les datas des grandes plateformes – Google, Instagram, Facebook, etc. – pour permettre aux marques et aux enseignes afin de jouer sur un pied d’égalitĂ©.
L’analyse des parcours client prĂ©sentĂ©e par L’OrĂ©al montre que online et offline ne font qu’un. de fait, les parcours clients deviennent de plus en plus complexes et difficiles Ă travailler.Â
Sur le salon, plusieurs startups permettent, chacune Ă sa manière, de l’optimiser. The Forecasting Company anticipe les ventes via des modèles prĂ©dictifs avancĂ©s. AiDA enrichit et fiabilise les fiches produits. Nibble permet de nĂ©gocier automatiquement le prix d’un article avec l’acheteur.
Mais le E-commerce n’est pas encore le roi. Une statistique frappe : dans les cinq principaux pays europĂ©ens – France, Royaume-Uni, Allemagne, Espagne, Italie … le commerce offline reprĂ©sente encore 87,7 % du chiffre d’affaires. De quoi interroger et surtout se demander pourquoi le magasin physique est globalement absent des discussions.
Comme dans tous les salons cette année, les agents autonomes dopés à l’IA ont occupé l’espace. Mais au-delà des promesses, la réalité est nuancée. Peu de solutions actuelles vont au-delà du chatbot intelligent. La présentation de Google Cloud a marqué les esprits par sa rigueur. Et quelques pépites émergent, comme Synthesia, dont les avatars animés par IA sont capables d’exprimer de véritables émotions.
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SEO is dead. Long live the GEO. Une autre notion agite les allées : le Generative Engine Optimization. La recherche assistée par IA s’impose comme le nouveau terrain de jeu du retail. Google, avec son mode Shop with AI, lance la bataille. Perplexity, ChatGPT ou encore les marketplaces viennent bousculer les modèles établis.
Pour les enseignes, l’adaptation est urgente. Des outils comme Newtone permettent de produire des contenus adaptés à ces nouveaux moteurs. Azoma, de son côté, analyse le share of mention sur les IA génératives pour ajuster les stratégies de visibilité.
Un rappel essentiel : sans donnĂ©es, l’IA reste inopĂ©rante. JD Sports et Fabletics l’ont bien compris. Chez eux, les programmes de fidĂ©litĂ© ne visent pas tant Ă retenir les clients qu’à collecter de la donnĂ©e. Le pure player sur abonnement est Ă ce titre particulièrement bien loti et, Ă n’en pas douter, doit faire de nombreux envieux.Â
NAOS, le groupe derrière BIODERMA, amorce une transformation de son modèle B2B2C vers un mix avec du DTC. Une stratĂ©gie ambitieuse, rendue possible uniquement grâce Ă une exploitation fine des donnĂ©es. Car pour passer d’une communication de masse Ă une approche rĂ©ellement individualisĂ©e, l’IA est la clĂ©. Après tout, elle ne prĂ©dit pas, elle comprend, elle n’automatise pas, elle crĂ©e, elle ne rĂ©pond pas, elle anticipe.